Le 7 octobre 1856, douze sœurs arrivent en Turquie. Elles viennent prendre à Istanbul, dans le quartier de Pangaltı, la direction d’un pensionnat appelé « Maison du Saint-Esprit », du nom de la Cathédrale voisine, et tenu jusque-là, par les Filles de la Charité. Le « Pensionnat » Notre Dame de Sion ouvre officiellement ses portes le 27 novembre 1856 et il est le premier lycée de jeunes filles à Istanbul sous l’Empire Ottoman.

A l’origine, les élèves pratiquement toutes pensionnaires, sont uniquement issues de familles chrétiennes. Plus tard, des jeunes filles juives y sont accueillies. L’établissement qui s’était forgé une réputation de qualité, attire l’attention bienveillante du Sultan et reçoit, de hauts dignitaires de A l’Empire, la demande d’y envoyer leurs filles et ainsi les premières élèves musulmanes sont inscrites en 1863. Les années passent. La première guerre mondiale voit le départ des sœurs françaises et la fermeture du pensionnat. Les bâtiments abritent alors une école d’ingénieurs puis un hôpital où des sœurs vont pouvoir travailler. La maison rouvre ses portes aux élèves à la rentrée 1919.

A la proclamation de la République Turque, l’établissement est soumis au règlement du Ministère de l’Éducation Nationale Turc. C’est au tour de Mustafa Kemal Atatürk, qui attachait une grande importance à l’éducation, de manifester au Lycée Notre Dame de Sion son intérêt. Il y inscrit ses filles adoptives et n’hésite pas à recevoir lui-même leurs camarades aux palais de Dolmabahçe ou de Beylerbeyi. Avec le temps, la structure de l’école change : aux pensionnaires s’ajoutent des externes et des demi-pensionnaires. Les enfants des classes aisées en côtoient d’autres venues de milieux plus modestes. Puis au fil des ans, d’autres modifications vont intervenir : en 1971, les classes primaires ferment et les dernières pensionnaires quittent l’école en 1972. Depuis 1989, la congrégation a confié la direction de l’établissement à un directeur laïc. Grand changement : à la rentrée 1996 l’école est devenue mixte.

Aujourd’hui (2017/2018), avec 690 élèves, 80 professeurs dont 28 français, le lycée Notre-Dame de Sion poursuit avec dynamisme sa mission basée sur des principes de qualité et d’excellence. Le lycée Notre Dame de Sion a toujours œuvré pour former des jeunes capables d’assumer un rôle, au-delà de la famille, dans la vie du pays. Il vise à forger des jeunes de caractère, à la conscience éclairée, ouverts au monde et cela grâce, d’une part à des relations simples et confiantes entre élèves et enseignants et d’autre part, au mélange, cher au fondateur, le Père Théodore Ratisbonne, d’enfants de milieux, de cultures et de religions différents. Habitués à vivre dans une atmosphère égalitaire, les jeunes y apprennent à connaître l’autre, à le respecter et à l’aimer pour ce qu’il est. Grâce à cet état d’esprit clairvoyant et tolérant, l’établissement souhaite inculquer aux jeunes amour et respect, sans fanatisme ni exclusion, dans la recherche constante de ce qui unit plus que ce qui divise.

Notre école, qui a fêté ses 160 ans en 2016, a pour principe d’unir ses valeurs traditionnelles, son expériences et les exigences de l’éducation moderne.